Ayé! Je suis arrivée en région parisienne. Oh ca va, un coin tranquille du 94. Quelques ZEP, que je n'ai pas trouvé si difficiles, contrairement à mon remplacement d'hier et d'aujourd'hui!
Vraiment une maison de fous !
J'étais en PS, dans un quartier tranquille... et bien honnêtement j'ai dû enseigner 15 min sur toute la journée ( c'est à dire le temps de deux histoires et de deux comptines).
Pas de pleurs pour quitter maman chez ces petits là, mais un sens aigu de l'application de la loi de la jungle.
J'ai donc fais du DRESSAGE.
Oui, parce qu'enseigner suppose une envie d'apprendre de l'élève et un contenu pédagogique.
Or, la non-violence et l'obéissance ne sont pas des contenus pédagogiques. Ce n'est pas de l'éducation non plus, qui part d'une discussion avec l'enfant pour le convaincre du bienfondé de la chose.
Mais là, ce n'était pas possible de discuter.
Moi, je ne discute pas avec un enfant de trois ans qui me frappe,
je ne discute pas avec un enfant qui met des coups de poings pour piquer un vélo,
je ne discute pas avec un enfant qui me dit " je m'en fous de ce que tu dis" ou " c'est moi qui décide".
Moi, c'est direct " tu me frappe, je te met dans une autre classe"
" tu mets un coup de poing, tu vas dans le coin tout seul"
" c'est pas toi qui commande, c'est moi et tu vas au coin" (j'adore les coins, en plus yen a 4!)
Avec secouage de puces si nécessaire. ( ouaih moi je suis une guedin qui secoue les élèves je vais surement finir en garde à vue).
C'est bien du dressage : une volonté qui s'oppose à une autre, un rapport de force que je dois gagner.
Et après, enfin, on peut discuter ... voir même ( oh doux rêve) faire des activités dans une bonne ambiance.
Tout ça ne m'amuse pas, j'aimerais tellement faire de la grande pédagogie comme racontée à l'iufm. Mais il faut savoir être réaliste. Pour ces enfants on doit d'abord faire le travail "oublié" par leurs parents, les dresser euh, leur apprendre à vivre en société.